Le role de uke

Le rôle de uke

Je vais aborder un sujet qui est souvent mal compris, le rôle de uke.

Que signifie le terme uke ?

Uke peut avoir différentes interprétations en fonction de l’arts martial pratiqué (aïkido, judo, karaté,…). Mais on peut dire qu’il signifie de manière générale le fait de « recevoir ». On peut l’associer aussi au terme « ukemi » qui signifie « recevoir avec le corps ». On assimile souvent celui qui est au sol comme celui qui est vaincu. A mon sens c’est une erreur.

Bien sûr lorsque l’on reçoit une technique, il ne faut pas rester passif et simplement subir. Le but de l’uke est bien évidement de pouvoir se sortir d’une situation difficile, sans être blessé en premier lieu, et si possible en effectuant un kaeshi-waza (retournement de technique).

Etre un bon uke est le résultat d’un ensemble de facteurs. Cela nécessite notamment de la décontraction dans le corps, et une parfaite connaissance des techniques. L’uke joue un rôle actif qui est très important, car sans lui il ne peut y avoir d’apprentissage en aïkido. Evidemment en fonction de son niveau, le rôle du uke évoluera. S’il se doit de rester disponible et de se protéger à ses débuts, il saura guider son partenaire par la suite dans l’étude des difficultés de chaque mouvement.

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Sensei Tamaki au kishinkan Liege

Complaisance

Le travail en souplesse, « jutaï », est parfois confondu avec de la complaisance. C’est à mon avis une erreur. Le travail souple ne signifie pas que l’on soit complaisant.

J’ai déjà entendu des « tori » dire à leurs « uke » « tu dois mettre ton pied là » ou » ta main là ». Pensez-vous que les grands maitres tels que, Ueshiba senseï, Tamura senseï, … disaient à leur uke de telles choses? J’en doute, et c’est pour ça que, quelle que soit la position de l’uke, j’ai à cœur d’essayer de faire fonctionner la technique. C’est grâce à cette difficulté que l’on peut évoluer.

En revanche il est normal que lorsque l’uke est plus avancé, il aide si nécessaire le tori à trouver le bon chemin, la bonne direction.

Quoiqu’il en soit, le résultat doit être que le tori et l’uke ne doivent faire qu’un, s’harmonisant dans le principe d’ « awase ». Pour arriver à cela, le travail lent mais sans temps d’arrêt est très important. On y recherche avec précision l’utilisation de son équilibre à son avantage, et cela nous permet de travailler à éliminer les gestes superflus pour aller au mouvement le plus pur.

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Sensei Tamaki et Arnaud Lejeune à koksijde

Evolution

Il y a 5 ans je n’aurais jamais pensé que je travaillerai comme cela, mais c’est maintenant une évidence. Bien sûr la perfection est encore lointaine, mais j’essaie d’enseigner correctement les principes afin que mes élèves aient les outils les plus efficaces.

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Uke: Adrien Crovato